Biogroup ou l’art de mettre la biologie associée à la technologie au service de l’humain
L’interview d’Olivier Vidon
Leader français des laboratoires d’analyse médicale en plein essor européen, Biogroup a su faire face à la pandémie récente de manière remarquable. Dirigé par des biologistes et regroupant près de 1 000 laboratoires, eux-mêmes gouvernés par des biologistes, son intelligence collective lui permet d’occuper une place de plus en plus importante et valorisée au cœur de la chaine des soins. Tout en innovant sans cesse. Rencontre avec Olivier Vidon (UCB Lyon, 07), Président d’Oriade Noviale (entreprises du regroupement Biogroup).
Biogroup réalise 1 test virologique sur 4 en France. Ses atouts pour répondre aussi efficacement à la crise sanitaire ?
Dirigé par des biologistes, le groupe a su dès le départ qu’il allait faire face à une crise violente et durable. En investissant massivement, dans le déploiement de nouveaux plateaux techniques de biologie moléculaire notamment, Biogroup a fait preuve d’une vraie capacité à réagir, prendre des décisions et ensuite, s’adapter, Il a fallu être sur tous les fronts. Nous avons su faire émerger de vraies compétences en interne afin d’être à la hauteur de l’enjeu. Une réelle satisfaction pour tous.
Vous-même qui avez travaillé dans d’autres groupes. Qu’est-ce qui vous a immédiatement séduit et retenu dans cette entreprise ?
Biogroup est une entreprise familiale dirigée par des biologistes. En rejoignant ce groupement, nous y avons donc retrouvé nos propres valeurs entrepreneuriales. Ainsi renforcés, nous pouvons encore mieux nous adapter à la réalité du terrain. Et continuer de faire éclore les talents et faire monter nos collaborateurs en compétences, ce qui constitue un des plus grands bonheurs d’un manager.
Outre la quête de sens, avec quelles valeurs des jeunes dip’ le secteur de la santé matche-t-il ?
Cette pandémie a permis de rendre plus visibles nos métiers, encore très peu connus jusqu’alors. Or, la biologie participe à 70 % des diagnostics et décisions thérapeutiques et occupe donc une place essentielle dans la chaîne des soins. C’est un vrai métier de santé, amené à prendre de plus en plus d’importance avec l’émergence de la médecine préventive (et non uniquement curative). Nous sommes de fait amenés à faire de plus en plus de pédagogie auprès de nos patients, tout en restant investis dans l’innovation et la technologie. Nous expérimentons par exemple en ce moment le transport d’échantillons urgents par drone, une première européenne.
Nous recevons tous aujourd’hui nos résultats d’analyses par mail. Quid de la grande mutation numérique du secteur ?
Cette pandémie a également mis en évidence le retard pris par le secteur médical dans son ensemble, côté numérique. La mutation est donc désormais à l’œuvre chez nous de manière intense. Et elle représente pour notre secteur un véritable défi car il s’agit d’être capables de numériser certes, mais sans déshumaniser ! Nous recrutons d’ailleurs déjà depuis plusieurs années des talents numériques.
Vous venez d’être labellisés Engagé RSE. Racontez-nous.
Engagés depuis plusieurs années dans une démarche RSE assez large, nous avons demandé à l’Afnor un audit complet afin de mieux connaître nos forces et nos points d’amélioration possibles. Labellisés au niveau « confirmé », nous continuons donc de progresser dans la durée sur ce volet. Ce qui constitue notre premier objectif.
Biogroup vient de s’installer à Londres. Le début d’une odyssée européenne et d’opportunités internationales pour les jeunes talents ?
Tout à fait. Biogroup, leader français déjà depuis plusieurs années, a récemment entamé sa croissance internationale : premier en Belgique comme au Luxembourg, notre groupement est également second en Espagne et au Portugal. Une croissance qui représente un formidable enrichissement à tous points de vue : échanges de bonnes pratiques, nouvelles perspectives de mobilité et d’évolution pour nos collaborateurs, etc.
Biogroup recrute des biologistes, mais pas que. Où cherchez-vous du renfort ?
Nous recrutons dans tous les métiers classiques du secteur : secrétaires médicaux, techniciens généralistes ou spécialisés et biologistes bien sûr. Mais également, et c’est nouveau des métiers d’encadrement (managers de proximité) sont apparus, opérés généralement par des collaborateurs évoluant en interne. Enfin, comme nous l’évoquions, nous recrutons de plus en plus de compétences digitales : développeurs et data scientists en particulier.
L’ambiance d’une entreprise est devenue un élément essentiel de son attractivité. Comment décrire celle qui règne au sein de Biogroup ?
Lorsque notre structure (Oriade Noviale) a rejoint Biogroup, nous y avons immédiatement ressenti cette ambiance de startup en plein essor, devant affronter autant de défis que d’opportunités. Constituant en réalité un regroupement d’entreprises indépendantes qui échangent et communiquent constamment entre elles, les mêmes valeurs entrepreneuriales nous habitent. Et elles nous poussent tous désormais à trouver, ensemble, de nouvelles solutions et à faire émerger les nouveaux talents. C’est extrêmement stimulant.
En quoi votre formation à l’université Claude Bernard vous a-t-elle préparé à votre métier ?
Nos études comportent une phase d’internat qui constitue une véritable alternance. Durant quatre ans, vous fréquentez le matin les meilleurs services hospitaliers pour y mettre en pratique ce que vous enseignent l’après-midi d’excellents professeurs. Les débouchés professionnels étant très divers (industrie, pharmacie, biologie…), il revient à chacun selon ses aspirations de cultiver de son côté une fibre managériale qui, c’est vrai, n’est pas réellement abordée dans l’enseignement.
Les grandes qualités de l’enseignement que vous avez reçues ?
L’autonomie réclamée, puis le rendez-vous puissant des grands concours vous obligent à vous structurer, vous investir, vous dépasser et, au final, vous révèle à vous-même ! Ajoutez-y la qualité de l’enseignement reçu par de grands professeurs, l’intelligente orientation « terrain » prise par l’enseignement et enfin, la diversité des débouchés qui vous attendent à la sortie et vous avez des étudiants heureux.
Faire ses études dans le pôle universitaire lyonnais : une vraie chance ?
Lyon est une ville agréable et vivante, riche d’un vrai tissu étudiant et très bien située (ski, entre autres). Mais c’est avant tout la réputation de l’enseignement prodigué à Claude Bernard, un des plus renommés, qui m’y a attiré.
Chiffres clés
- Oriade Noviale : 52 laboratoires, 800 collaborateurs, 9 000 patients/jour
- Biogroup : plus de 900 laboratoires (dont l’entité Oriade Noviale)
- Présents dans 9 pays
Contact : olivier.vidon@biogroup.fr