Pour l’histoire: Les amputés de l’histoire
La Tunisie, et donc Djerba, porte au plus profond d’elle le sens de l’hospitalité, l’accueil, le sourire vers l’autre, le partage d’une valeur commune : le désir d’une humanité sans violence, ni dénigrement. Mais tout est si fragile… Hélas. Sur cette terre qui mêle, depuis des lustres, Arabes, Berbères et Juifs, l’obscurantisme, la discrimination, le racisme et l’antisémitisme ne devraient jamais cohabiter. Ils germent pourtant là comme dans tant d’endroits à travers le monde. Malgré la lutte, malgré les marches, malgré les discours, malgré l’histoire, c’est l’implacable cancer de notre époque. Mais ne baissons jamais les bras…. Que pouvons-nous faire d’autre !
Et puis il y a ce 9 mai 2023 où l’horreur s’abat sur la synagogue de la Ghriba, à Djerba. Ce sont les dernières heures du pèlerinage annuel organisé au 33e jour qui suit Pessah (la Pâque juive). Un gendarme sème alors la mort aux abords de cette célèbre synagogue, cinq personnes perdent la vie. On vient pour prier et tout un monde s’écroule. Car le terrorisme de la pensée n’a que faire des vies. Comme celle de ce pauvre boulanger de Marseille de confession juive venu juste pour pratiquer sa religion…
Les amputés de l’histoire qui veulent nous interdire de vivre en paix ne savent – ou ne savent plus- que la Tunisie tient à la fraternité des peuples, à la tolérance des différences, à la multiplicité des religions.
Notre économie ne serait rien sans le tourisme et c’est à croire qu’il y a une programmation de l’horreur pour éloigner les vacanciers et éviter ainsi le partage des cultures, l’amour d’une humanité pour un pays…
Pour tous les innocents, pour tous ces martyrs de quelques sanguinaires décervelés, ne donnons pas raison à la violence et à l’ignominie. Il faut reconstruire, repartir au combat. Car c’est un vrai combat de faire reculer tous les amputés de l’histoire. Avec notre arme, la seule : l’amour de l’autre quelle que soit sa couleur, sa religion et sa culture.