Gafsa : vers un programme de développement de la filière agroalimentaire
Une réunion des représentants de la Plateforme de Dialogue Public-Privé (PDPP) de Gafsa s’est tenue avec M. Mohamed Jallouli, Président Directeur Général du Pôle de Compétitivité de Gafsa (PCG) et Dr. Khaled Brahmi, chargé de l’incubateur des startups au PCG. La réunion avait pour objet de conjuguer les efforts entre les deux parties en vue de formuler une requête de financement au bailleur de fonds allemand (Invest For Jobs) pour la possibilité de financement d’un Technopôle à Gafsa spécialisé dans les projets agricoles, agroalimentaires, et l’agroécologie.
Le Technopôle du Centre et du Sud-Ouest, et selon une étude réalisée en 2008 par la Coopération Technique sud-coréenne (KOICA), à réaliser sur une superficie de 88 ha (Route de Sfax), ayant pour vocation de développer les secteurs suivants :
- Le Mécatronique
- La Chimie fine
- L’économie circulaire
- L’énergie renouvelable
Or, depuis plus que 14 ans, ces secteurs n’ont pas évolué. Par contre, la Région du Centre-Ouest et de Gafsa a connu un développement agricole remarquable. En fait, à l’échelle nationale, les gouvernorats de Gafsa, Sidi Bouzid et Kasserine sont les plus importants producteurs de pistaches, d’amande et huile d’olive, un potentiel important de production de cheptels (ovin, bovin, caprins, camelin), un potentiel important en matière des Plantes Aromatiques et Médicinales, Gafsa, Tozeur et Kébili sont les plus importants producteurs des dattes en Tunisie, etc.
Pour valoriser cette richesse agricole, le PCG compte réaliser son projet de Technopôle en ajoutant des autres spécialités à sa vocation initiale et qui répond aux besoins imminents de la région, à savoir :
- L’agroalimentaire par la valorisation des produits agricoles et le développement des services agricoles basé sur les nouvelles technologies et l’industrie 4.0.
- L’agroécologie par l’incarnation d’une agriculture durable, respectueuse des équilibres environnementaux. Cette politique de production agricole a pour vocation d’optimiser la production alimentaire sans mettre en danger la nature (une éthique de vie, associer des cultures et des activités, utiliser de manière raisonnée les ressources, Favoriser les échanges locaux, améliorer l’autonomisation des petites fermes, Science nouvelle, savoir-faire de nos ancêtres, etc.
- La digitalisation par la création des usines 4.0, dans les quel tous les maillons qui forment la chaîne de production sont connectés en réseau. Les machines produisent alors intelligemment et de façon autonome grâce au protocole de communication (M2M). Les avantages sont nombreux, à commencer par un ajustement en temps réel de la production en fonction de la demande et une gestion efficace des stocks. Les échanges simplifiés d’informations assurent d’anticiper les pannes. In fine, l’entreprise engrange des gains de productivité importants. Avec cette digitalisation l’industrie vit sa quatrième révolution. En gardant toujours à l’esprit de satisfaire des consommateurs à la recherche de produit unique et respectueux de l’environnement. Pour réussir, le numérique offre une panoplie d’outils pour contenir les coûts et maîtriser les process.
- E-Commerce par l’encouragement des startups à créer des plateformes de commerce électronique pour encourager les transactions commerciales à distance sur internet.
- Le commerce international par l’encouragement des sociétés d’import-export à s’installer au technopôle pour encourager l’exportation des produits de la région.
- Le Technopôle devrait disposer des composantes suivantes :
- Un hôtel d’entreprises qui est une espace d’hébergement des startups de services agricoles (robots, géolocalisation par satellite pour la traçabilité des parcelles des plantations, dont la production des produits destinés à l’exportation vers l’Europe et les USA, équipements de cueillette, nouvelles techniques de détection des ravageurs, biotechnologie, etc.)
- Un incubateur accélérateur des startups d’incubation et l’accompagnement des idées de projets innovants jusqu’à l’obtention du label startup ACT TUNISIA et l’accès au financement et au marché.
- Un coworking espace pour créer de synergie entre les startups, les PME, les TPE et l’écosystème régional et national.
- Un espace de production pour les PME et les grandes entreprises (une zone industrielle dédiée pour les projets de transformation des produits agricoles). Cet espace abritera des entreprises internationales, nationales et des PME de la région. Parmi les unités qui seront implantées des idées de projets issus de :
– L’étude stratégique de la filière Huile d’Olive, menée par le programme IRADA, financé par l’Union européenne, avec l’appui de la PDPP de Gafsa. Les projets issus et formulés dans des projets de développement sont : Création d’une plateforme de stockage d’huile d’olive munie d’un laboratoire d’analyse,
Création d’une huilerie et une unité de conditionnement d’huile d’olive biologique des variétés autochtones de Gafsa Ouest ainsi que le Chamchali Gafsi des oasis de Gafsa et Ksar et Lela,
La valorisation de l’huile d’olive Chamchali Gafsi par une labélisation « Appellation d’Origine Contrôlée »
– L’étude stratégique de la filière des Plantes Aromatiques et Médicinales Bio cultivées menée aussi par le programme IRADA, financé par l’Union européenne, avec l’appui de la PDPP de Gafsa. Les projets issus et formulés dans des projets de développement sont :
- Intensification des cultures PAM biologiques et la création d’une unité de distillation des huiles essentielles et de production des PAM séchées biologiques,
- Création d’une unité de compostage à base de sous-produits de PAM,
- Création d’unité de production et de conditionnement de l’épice de safran et d’édulcorants extraits de la stévia
- Création d’une pépinière pour la production de plants de PAM biologiques.
Un foyer pour les évènements et les startups incubées et hébergées au sein de la technopole
Des ateliers relais pour les startups et les TPE.
Des frigos de stockages des fruits et légumes.
Un centre de vie (Salles de conférences, Café-restaurant, bureau de la Poste tunisienne, agences bancaires, etc.)
Dynamiser les institutions d’enseignement supérieur pour la formation des étudiants (faculté des Sciences en matière de biotechnologie, l’ISSAT en matière de développement des logiciels, des Robots et des drones, l’ISET en matière de développement des équipements agricoles dans le département électro mécanique, l’Institut de l’Énergie pour tous ce qui énergie renouvelable, l’Institut Supérieur d’Administration des Entreprises pour les méthodes de gestion modernes des Groupements de Développement Agricoles et des Sociétés Mutuelles des Services Agricoles et les autres formes de l’ESS, l’École Supérieure d’ingénieurs privée de Gafsa, etc.
Une convention de Partenariat dans le domaine de la formation agricole avec l’AVFA représentée dans la région par les Centres de Formation Professionnelle Agricole (CFPA) pour la formation agricole des élèves stagiaires, des fils d’agriculteurs et des diplômés de l’enseignement supérieur porteurs de projets agricoles.
Des conventions de partenariat en matière de recherche avec des Centres de recherche régionaux (Centre Régional de Recherches Agricoles à Sidi Bouzid, l’Institut de l’Olivier de Sfax, l’Institut des Zones Arides à Médenine, le Centre Régional de Recherche en Agriculture Oasienne Centre, des conventions avec des institutions d’enseignement et de recherche nationale (Institut de la Recherche et de l’Enseignement Supérieur Agricoles-IRESA, l’INAT, etc), des conventions avec des établissements d’enseignement et de recherche scientifique à l’international.
Une convention de partenariat avec le marché de production de Sidi Bouzid (SOMAPROC), d’un investissement de 135 millions de dinars pouvant régulariser l’offre et la demande des fruits et légumes et des viandes rouges de la région du Centre et du Sud-Ouest ainsi qu’un centre de recherche scientifique et un complexe industriel de transformation des cheptels (ovins, bovins, caprins, etc).
Ainsi, la formation des élèves stagiaires, des étudiants en Licence et en Master, des doctorants, les chercheurs universitaires, des chercheurs des laboratoires et des centres de recherche scientifique, c’est pour trouver des solutions aux problèmes de l’agriculture de la région du Centre et du Sud-Ouest : les bonnes pratiques culturales, la lutte bioécologique contre les ravageurs, l’approvisionnement et la logistique, le stockage, le management 4.0 ; etc
Le budget du projet de technopôle est estimé à 10 millions d’euros.