SFAX, LA COUPE EST PLEINE
De ma longue mémoire de Sfaxien supporter et dirigeant du CSS, je ne me rappelle pas avoir vu une telle liesse dans les rues de la ville semblable à celle qu’a connue la ville hier soir. Cela rappelle l’explosion de joie exprimée à l’annonce de l’indépendance en 1956, avec toutefois les proportions nettement plus réduites de l’époque.
Pourtant cette coupe de Tunisie football est la troisième en quatre ans et le Club a déjà remporté beaucoup de victoires plus difficiles et beaucoup de titres plus prestigieux.
Cette victoire fortement contrariée et obstinément arrachée par le sacrifice et dans la douleur, contre vents et marées, a décidément QUELQUE CHOSE DE PARTICULIER.
Elle est particulière parce qu’elle fut arrachée malgré les obstacles dressés de toute part, à commencer par l’adversité majeure de l‘Autorité Centrale de la Capitale qui nous prive depuis de décennies du droit d’avoir un stade de foot digne de ce nom, à la hauteur de notre potentiel et à l’instar de ceux dont disposent d’autre Clubs équivalents dans d’autres régions. Nous jouons contre l’adversité indécente de décideurs irresponsables qui, pour des raisons inavouables, contraires aux lois et à l’éthique sportive, sont allés jusqu’à PRIVER NOTRE CLUB DU SOUTIEN DE SON PUBLIC qui fut arbitrairement interdit d’assister à la demi-finale. Et quoi dire aussi de l’arrogante partialité des reporters et commentateurs radio ou télé qui se chargent – en parallèle – de défendre les pires tricheries des instances suspectes et justifier les plus injustes décisions, y compris celles des « arbitres aux ordres » et de leurs VAR sous commande ??
Ceci n’est pas nouveau me diriez-vous et, avec le temps, nous aurions dû nous habituer. Eh bien non, nous ne nous y sommes pas et nous n’y serons jamais habitués, d’autant plus que l’acharnement implacable et cynique exercé « CONTRE NOTRE CLUB ET CONTRE CE QU’IL REPRÉSENTE » devient de plus en plus agressif et arrogant, méprisant et INSUPPORTABLE.
Cette victoire est encore plus particulière et appréciable au vu de l’incroyable générosité de nos jeunes talentueux joueurs à peine sortis du centre de formation, de la lucidité de ce jeune entraîneur qui est aussi notre enfant et le fils de l’une des plus grandes légendes du CSS. Pour nous qui continuons à considérer ce club comme notre école et notre famille, cela n’a pas de prix.
Cette victoire tombée à pic est particulièrement émouvante parce qu’elle survient à un moment où le club traverse l’une des pires crises de sa longue et glorieuse existence. Ceux qui espéraient le voir à genoux devront arrêter d’attendre ce moment parce qu’il ne viendra jamais.
Si les festivités spontanées peuvent paraître disproportionnées pour certains c’est parce qu’ils pensent que le club Sportif SFAXIEN est une simple équipe de football alors qu’en réalité il est beaucoup plus que ça. C’est un bastion de résistance et de fierté, un immense générateur de volonté, de bonheur et d’espoir dans l’atmosphère irrespirable d’une ville qui, au-delà de toutes les adversités, continue à vivre et à cultiver L’EXCELLENCE DANS LE SUCCÈS malgré l’embargo et l’injustice.
Pour les pêcheurs en eaux troubles les choses ont mal tourné puisque, en réponse à toutes leurs basses manigances qu’ils croyaient imparables, la fête hier soir à Sfax fut d’autant plus spontanée et belle, générale et totale. Pour confirmer, face à l’échec total de leurs plans sans vergogne, ils ont mesquinement réagi. A la cérémonie de montée sur le podium où l’absence des responsables de haut rang fut remarquable, la remise du trophée à nos deux capitaines fut faite du bout des doigts et les médailles furent remises « en bloc » dans un simple carton, sans même prendre la peine de les accrocher avec tact aux cous des joueurs. Autant dire que, cette coupe qui dérange comme « toute autre réussite à Sfax » nous convient à merveille et renforce encore plus notre résistance et notre détermination.
Pour nous la coupe rentrée à Sfax hier et la liesse populaire indescriptible qui l’a suivie doivent rappeler à tout le monde à quel point « à SFAX la coupe est pleine ».
Vive le CSS, toujours aussi grand et présent