Les décisions du Président de la République ne sont qu’une réponse aux impératifs imposés
Ce que j’en pense, ma lecture de ce qui s’est passé
Les décisions du Président de la République ne sont qu’une réponse aux impératifs imposés par une situation, politique, sanitaire, économique et sociale pourrie. L’absence d’action ne pouvait qu’aggraver le mécontentement des tunisiens.
Toutes les parties prenantes voyaient les risques de réactions violentes, de révoltes généralisées, de protestations de rues non maîtrisables, mais personne n’a pris la peine de s’adresser au peuple avec un message rassurant et comportant un plan d’action à même de mettre fin à la décadence prévisible de la Tunisie.
Constitutionnelles ou pas, ceci n’a aucune espèce d’importance, les décisions du Président sont venues sauver la Tunisie du désordre, de la violence, des dépassements de toutes natures, de la non gouvernance et de l’abus de pouvoir.
Je n’ai pas vu dans ces décisions ce qui peut être qualifié de coup d’Etat. De quel prétendu coup d’Etat parle-t-on quand l’assemblée est suspendue et non dissoute, quand aucune arrestation n’a été ordonnée, quand les pouvoirs sont réunis provisoirement entre les mains de l’élu du peuple au suffrage universel.
Fallait-il s’abstenir de réagir et de laisser la situation pourrir davantage. Y-avait-il d’autres solutions civilisées pour calmer la rue et donner espoir aux tunisiens et leur faire penser que quelque chose va se faire pour améliorer leur vie.
Ce que je propose.
Je m’adresse au Président de la République. Accélérez la publication de votre feuille de route pour la suite, rassurez les tunisiens que le retour à une situation normale est prévu dans des délais raisonnables, ne donnez pas la chance aux autres de prendre la main et de mobiliser leurs sympathisants. Le manque de visibilité sur la suite alimente les spéculations et facilite la tâche à ceux qui soutiennent l’hypothèse du coup d’Etat. Engagez le dialogue avec les parties prenantes et gagnez la mobilisation et le soutien de la société civile, des partis politiques, des organisations nationales, des intellectuels, des militants des droits de l’homme, des médias et de toute personnalité ou organisation ayant un impact positif sur les citoyens.
Je m’adresse à la classe politique, toutes tendances confondues, soyez à la hauteur des impératifs de cette conjoncture périlleuse. La défiance règne, la pauvreté augmente, la précarité s’accentue, la pandémie Covid 19 fait des ravages, la situation économique est de plus en plus insoutenable ; en bref, le citoyen déprime et devient par voie de conséquence facile à mobiliser et à manipuler. Ne jouez pas cette carte. Il est très aisé de faire descendre les gens dans la rue mais il vous sera difficile de les faire rentrer chez eux.
Je m’adresse à l’UGTT, l’audience dont bénéficie cette organisation historique auprès d’une large frange de la population vous prédispose (et vous êtes peut-être la seule partie prenante audible) à fédérer les tunisiens gouvernants et gouvernés. Ne soyez pas passifs et ne jouez pas à l’observateur. Provoquez un processus de dialogue et expliquez aux tunisiens de manière neutre et objective les enjeux de la crise multidimensionnelle que nous traversons.
Je m’adresse au tunisien, la période est très critique, nous sommes appelés à faire davantage de sacrifices, ne jetons pas notre pays dans l’inconnu, ne jouons pas le jeu de ceux qui privilégient leurs intérêts et leur idéologie par rapport à nos problèmes quotidiens.
Je m’adresse au bon dieu, préservez notre Tunisie.