L’Économie positive à la tunisienne, pourquoi pas?…
Il m’a été donné de lire un article de l’écrivain français Jacques Attali publié dans L’Express International, n° 3194 du 19 septembre 2012.
Notre éminent économiste a développé brièvement le concept de l’Économie positive, lequel avait fait l’objet d’une rencontre au Havre en France, les 13 et 14 septembre 2012.
Convaincu qu’un tel concept requiert – désormais – chez-nous, en Tunisie, une attention particulière, je me propose d’avancer quelques idées qui pourraient être utiles, non seulement pour notre économie qui est dans la recherche d’un nouvel équilibre, mais également dans le but d’orienter la réflexion collective vers une approche porteuse de valeur ajoutée dans l’intérêt communautaire, vue le contexte spécifique des Tunisiens d’après le 14 janvier 2011.
D’une manière générale, l’économie positive permet de garantir l’échange entre différentes initiatives inhérentes au développement, soit-il durable, au commerce, soit-il équitable, à la finance qui se doit d’être « éthiquée », à l’écosystème, à la gouvernance, plutôt à la bonne gouvernance quant au fonctionnement des entreprises, voire même des institutions publiques, aux volontés sociétales d’entreprendre, etc.
Ce concept ne cesse d’engager, en toute éloquence, dans certains pays développés, un nombre assez croissant d’acteurs agissant dans la sphère économique.
À vrai dire, c’est un souci sérieux par rapport aux problèmes d’actualité que le monde économique, le système financier et le cosmos social et culturel connaissent. Plus particulièrement, l’économie positive convoite la valorisation des environnements naturel et humain, notamment, pour que toutes les conditions soient favorables à une vie meilleure.
L’économique intervient, justement, et cette fois-ci, dans l’amélioration de la vie collective. La maximisation de la richesse vient, normalement, juste après, l’intérêt collectif. Le centre d’action pour une économie positive « Poseco » contribue, en effet, à la montée des projets visant le développement de ce concept.
Également, l’entreprise « BeCitizen » avait défendu, depuis l’an 2000, aussi bien les approches de l’économie positive, ou normative, que le fait que la croissance économique devrait restituer le capital écologique. En d’autres termes, cette économie positive sollicite la faculté de l’environnement d’aliéner à toute l’économie des ressources et des services.
C’est dans ce sens que n’importe quelle décision prise à l’échelle micro-économique, dans le cadre de la production, de la consommation et des échanges de biens et services, nécessite l’incorporation des valeurs humaines.
En ce qui concerne le cas tunisien, l’économie positive est, à mon sens, une opportunité qui peut réussir la transition démocratique. En effet, toute initiative, publique ou privée ou sociétale, visant la mise en exergue d’un système économique favorisant la transparence, l’équité, la dimension écologique, la bonne gouvernance, l’éthique, l’entrepreneuriat et l’employabilité privilégie, à termes, un mode de vie, non seulement lié aux affaires, mais aussi ancré dans les comportements et actions de tout individu-citoyen et toute la société.
Il reste alors à prévoir des mécanismes performants qui permettent le secteur public, l’espace privé et le domaine de la société civile de transmettre aisément et d’une façon mécaniste n’importe quelle initiative, venue de n’importe quelle personne-ressource, dotée de n’importe quelle(s) idée(s) et outillée d’opiniâtreté constructive ciblant le processus entrepreneurial.
La traduction d’initiatives en projets concrets représente, en fin de compte, une étape d’envergure. L’économique trouve ainsi son nouvel équilibre qui pourrait être en totale harmonie avec le politique œuvrant dans la mise en place d’une démocratie nouvelle.
Le bon sens, l’engagement et la motivation sont indispensables dans cette démarche et l’humanisme compte – dans ce cas – beaucoup trop !… Déjà, la réflexion est déclenchée. C’est à nous de jouer le jeu…
Hichem Elloumi