Le corridor Sfax-Sidi Bouzid-Kasserine-Algérie en débat tripartite : la CCIS, la Banque Mondiale et la société civile
Initiée par la Chambre de commerce et d’industrie de Sfax – CCIS, une réunion de première importance, s’est tenue aujourd’hui, au siège de la Chambre de commerce et d’industrie de Sfax, avec les représentants de la Banque Mondiale. Le thème de cette rencontre tourne autour du fameux corridor est-ouest, qui relie Sfax – Sidi Bouzid – Kasserine – Algerie, de l’opportunité de développement agricole et touristique qui en découlerait.
Présents à cette réunion, la CCIS, l’UTICA, l’IACE, la CONECT, SYNAGRI, l’association « Beit El-Khibra – Sfax (جمعية بيت الخبرة- منتدى العمل والتنمية بصفاقس), ainsi que des opérateurs économiques des secteurs agroalimentaire et touristique.
Qualifié de fructueux par les participants, le débat s’est attelé à la défense du projet, afin d’en faire une autoroute plutôt qu’une voie rapide, comme c’était déjà décidé.
Les retombées seront sans aucun doute, autrement plus positives pour toutes les régions intéressées. Cela faciliterait la mobilité, donc les échanges et l’investissement.
1 – Il est évident qu’on ne peut parler de développement inclusif qu’avec une bonne connexion qui permet l’amélioration de la qualité de vie, et donc permettrait d’attirer l’investissement;
2 – l’axe autoroutier nord-sud qui va de Tunis à Tozeur, passant par Kairouan, risque d’enclaver la région de Sfax et ses environs, s’il n’est pas accompagné d’un maillage routier Est-Ouest, il deviendrait à l’encontre de la décentralisation et du développement inclusif, prônés par la nouvelle Tunisie;
3 – ce corridor aurait certainement des retombées sur la logistique entre ces régions, et partant, sur leurs économies, ce qui permettrait de travailler sur le nouveau découpage en districts et au delà les chaines de valeurs surtout agroalimentaires, touchant, essentiellement, l’huile d’olive, mais aussi les primeurs;
4 – l’Est algérien est plus proche des côtes et ports tunisiens que le nord de l’Algérie, et on commence à voir des opérateurs économiques algériens faire transiter, spontanément, leurs conteneurs par le port de Sfax, sans qu’il y est une démarche locale pour ça au niveau de la région, d’où développer la logistique au delà du territoire tunisien vers l’Algérie, voire l’Afrique subsaharienne, à travers ce corridor, est une opportunité pour l’économie tunisienne;
5 – plusieurs opérateurs économiques de la région investissent à Sidi Bouzid, Kasserine et Gafsa dans le domaine agricole. Ces investissements pourraient se multiplier si les voies de communications venaient à être améliorées;
6 – des patients de l’Est algérien viennent de plus en plus nombreux pour des soins. Ce corridor permettrait, certainement, une meilleure mobilité, et créerait une dynamique qui toucherait tout le trajet et ses localités;
7 – des possibilités de tourisme de gîte et tourisme écologique se présentent aux régions intéressées. Citant le domaine de Bechka sur la route Menzel Chaker, propriété de la municipalité de Sfax, avec 37 milles pieds d’oliviers, pourrait faire l’objet d’un projet touristique haut de gamme …
Abdeljelil Gdoura
Association Beit-el-Khibra
Forum d’Action et de Développement à Sfax