« Erectus » de l’écrivain français Xavier Müller Un virus inconnu frappe l’humanité de plein fouet
Le Covid-19 est-il vraiment un virus naturel ou bien échappait-il des parois fragiles d’un laboratoire chinois clandestin? Telle était la question posée par de nombreux chercheurs et scientifiques depuis la propagation de la pandémie. Ce fait, a été politiquement exploité par Donald Trump, ne ratant aucune occasion pour accuser la Chine et ensuite l’Organisation Mondiale de la Santé, d’être derrière ce fléau sanitaire ravageant des dizaines de milliers de vies et semant la panique aux quatre coins du monde.
Notez bien que ce qu’on venait d’écrire là-dessus constitue bel et bien des faits réels et bien actuels. Que vient faire alors ces faits au beau milieu d’une chronique littéraire ? La réponse est évidente. Erectus, le thriller fantastique, de science fiction paru aux éditions XO en 2018, est au cœur de ce qu’on est en train de vivre depuis quelques mois. A l’instar de La peste d’Albert Camus, L’amour au temps du Choléra de Gabriel Garcia Mârquez, L’aveuglement de José Saramago, Pàndemia de Frank Thilliez et d’autres romans, fiévreusement relus au cours de cette période, l’écrivain français, Xavier Muller, est resté fidèle à son background, sa formation scientifique en tant que docteur en physique pour tenter sa chance dans la sphère littéraire en alliant ses connaissances approfondies et sa plume raffinée pour coucher sur papier, l’un des plus excitants, prenants, palpitants romans apocalyptiques au vingt-et- unième siècle.
La théorie de l’évolution Vs la théorie de la réversion Croyez-vous à la théorie d’évolution de Charles Darwin? Une théorie frustrante, selon laquelle, l’Homme n’était qu’un singe errant dans les forêts, grimpant les arbres, et développant au fil des décennies des capacités indispensables pour sa survie, telle que la chasse, la pêche, la domestication du feu, et la fabrication d’armes… Cette théorie a été remise en cause par plusieurs scientifiques, d’autant plus qu’elle s’oppose aux textes monothéistes selon lesquelles, Dieu a crée l’Homme à partir de l’argile, et la création de l’Homme, aussi éloquente soit-elle, ne peut jamais être imparfaite. D’ailleurs, Dieu avait créé l’Homme « dans la forme la plus parfaite »
(Sourate Al-Tin/ Le figuier).
Si vous n’êtes pas partisan de cette théorie controversée, alors que dites vous de la théorie de réversion, cette nouvelle découverte dans le domaine de la biologie de l’évolution, étant une mutation restaurant la structure initiale d’un gène muté. En d’autres termes, L’être vivant, se retrouve de nouveau dans la peau de son grand- père, avec les mêmes caractéristiques, anatomiques, physiologiques,
comportementales et cognitives. Ce phénomène est communément nommé, la dégénérescence, ou bien tout simplement : la contre évolution. Une théorie, tombée dans l’oubliette pendant quelques décennies avant de trouver un appui une preuve irréfutable grâce aux nouvelles découvertes de la planétologie (la science relative aux études des fossiles). Des reptiles qui retrouvent leurs pattes à titre d’exemple.
Et c’est effectivement, cette théorie et cet exemple là qui ont inspirés Xavier Muller lors de l’écriture de cette œuvre d’art, s’opposant ainsi à la fameuse affirmation du philosophe français Edgar Quinet, selon laquelle : « Dans le nombre infini de combinaisons que l’avenir renferme, vous ne reverrez pas deux fois la même humanité, ni la même flore, ni la même faune ».Or, dans le monde de la fiction littéraire, cela demeure toujours possible. Et peut être bien moins probable dans le monde réel?
Un virus virulent, qui ne tue pas mais…
Dans le parc naturel Kruger situé à l’Afrique du Sud, un éléphanteau est atteint par un virus bizarre, inconnu, suite auquel il récupère ses quatre défenses, à l’image de son grand père le Gomphotherium D’autres animaux dans le même parc ont, tour à tour, subi des mutations inexplicables par les vétérinaires locaux. L’OMS, une fois alertée, a fait appel aux services d’une jeune paléontologue, Anna Meunier connue pour ses curieuses analyses affirmant la théorie de réversion génétique.
Une fois, sur les lieux, sa théorie se trouve confirmée et appuyée. Toutefois, la transmission de ce virus à l’homme n’a pas trop tardé. Ce virus, terrifiant, n’a épargné aucun être vivant, touchant ainsi la faune, la flore, et l’être humain. Si les baleines, retrouvent leurs pattes en tant que mammifères terrestres préhistoriques connus sous le nom de Pakicetus (l’ancêtre des cétacés), les plantes à fleurs redeviennent des Magnolias géantes telles qu’elles étaient cent trente millions d’années avant notre ère.
Qu’en est-il de l’Homme ?
L’Homo-erectus: l’Homme de la préhistoire reconquit de nouveau la terre ! L’être humain, une fois contaminé, il entre dans un coma profond pendant quelques jours avant de s’éveiller dans la peau de son grand-père : l’Homo Erectus.
Ayant vécu sur terre entre deux millions et 100 mille d’années, étant le successeur de l homo- Habilis, et le prédécesseur de l’Homo-Sapiens, ou encore l’homme moderne.
Imaginons dés lors, la terre repeuplée de nouveau par ces créatures, très semblables à l’homme, avec des mâchoires proéminentes, et un corps couvert de poils, ignorant leurs identités avant la contamination, mais surtout ne connaissant rien à part quelques astuces vitales presque instinctives, de la vie moderne ou du langage courant. Ce virus virulent, va rapidement se propager au grand dam des tentatives vaines de l’OMS et des Etats de le contourner et de limiter ses dégâts. Ainsi commençait ce roman vertigineux. L’ancêtre et le descendant se retrouvent pour la première fois face à face. La sidération prend le relai. Les rues désertées, l’armée y régnait.
La végétation en péril et des millions de personnes menacées par la famine ou la contamination ! Ensuite, jusqu’à quel point peut-on tolérer la présence de ces hommes-singes ? Les mettre en quarantaine ne s’avère plus efficace, puisqu’ils réclament, eux aussi, leur liberté. Faut-il alors les éliminer ? A vrai dire, sont-ils vraiment des humains, ou plutôt appartiennent-t-ils encore à l’espèce humaine ?
Les débats à l’ONU, à l’OMS, aux médias remettent alors en cause la nature de ces créatures préhistoriques mutantes. Entre temps, les scientifiques, soldats de premier rang face à cette pandémie, cherchent ardemment l’origine de ce virus, ressuscitant les gènes dormants de l’ADN (on parle de l’ADN poubelle). D’où vient alors ce virus de réversion ? D’un laboratoire chinois sans doute, selon l’ingénieux détective Trump !
Certes, le Covid-19 et le virus Kruger dans ce roman, mettent en péril la vie des humains, leur civilisation et leur éthique. Néanmoins, ils dévoilent leurs pires défauts : rudesse, cupidité, égoïsme, égocentrisme, opportunisme, vulnérabilité. Cela n’empêche que l’amour, la charité et l’altruisme s’épanouissent en ces temps de crises, dans la science-fiction comme dans la vie concrète.
Islam Hadj Sassi