Tijani Makni, ancien député-maire de Sfax est décédé
Figure politique de la première génération de l’indépendance, Tijani Makni, ancien député-maire de Sfax et membre du Bureau politique du parti socialiste destourien (PSD) est décédé lundi matin à Tunis. Titulaire d’une licence en sciences naturelles, militant au sein de l’UGET et du Néo-destour en France, il avait été affecté à son retour en Tunisie au lycée de jeunes-filles de Sfax. Sur la lancée militante de son frère aîné, Me M’hammed Makni, 1er gouverneur de la République à Sousse, puis maire de Sfax, Si Tijani était déjà très actif au sein des associations culturelles et sportives de sa ville natale, depuis sa prime jeunesse. Il redoublera alors de dynamisme au sein de la société civile tout en rejoignant le comité de coordination du PSD dont il sera secrétaire général, et sera élu membre du conseil municipal avant d’être porté en 1975 à sa présidence (succédant à Sadok Guermazi), et député de la région à l’Assemblée nationale.
Au sein du PSD, il gravira les différentes instances pour se faire élire membre du comité central du Parti, puis siéger au sein du Bureau Politique.
Tijani Makni sera nommé successivement PDG de la Société le Confort (Electroménager), puis de la Compagnie tunisienne de Navigation (CTN) avant de prendre sa retraite.
Le mandat de Tijani Makni à la tête de la commune de Sfax a beaucoup marqué la ville. Entouré de compétences reconnues, dont nombre de jeunes cadres issus de divers secteurs, et fort de ses entrées dans les centres de décisions à Tunis, il avait su lancer de grands projets. Sa première action avait été de renforcer et de moderniser l’administration municipale. Il commencera par faire venir à ses côtés les Mahmoud Chaari, puis Mohamed Driss, en tant que secrétaires généraux successifs, secondés en pivot par Taher Sellami, recruter des ingénieurs diplômés de grandes écoles (X, Centrale, etc.), architectes et hauts fonctionnaires, et consolider le parc d’engins appropriés.
La ville lui doit l’extension de son périmètre communal intégrant en Grand Sfax, de petites communes avoisinantes, la déconcentration des services municipaux par l’implantation d’arrondissements dans les principaux quartiers, y compris le centre-ville et les grandes banlieues, la construction du nouveau marché de gros et de la première piscine couverte, le gazonnage du stade Taïeb Mehiri, le bitumage de nombreuses voies, le renforcement de l’enlèvement des ordures et l’intensification de la propreté. Tijani Makni s’était employée également avec ses co-équipiers, et à leur tête son premier adjoint Mohamed Ben Abdallah, à la réhabilitation urbaine de quartiers informels et leurs équipements de base, le lancement des travaux de la zone Sfax El Jadida, amorcée lors de mandats précédents, le déploiement du nouveau schéma d’aménagement urbain et autres projets.
Tijani Makni laisse le souvenir d’un militant de la ville, de la jeunesse et de la modernité, un homme affable et urbain, un amoureux de la Tunisie.