Festival Printemps de la Bande Dessinée, 6ème édition du 16 au 19 mars 2020
Le FPBD est porté, en mars 2012 par le Ciné-Club Tahar Chériâa, puis viennent, en 2016 d’autres partenaires, comme l’Alliance des Générations, le Forum des Arts et Cultures de Sfax, l’Association de Scolarisation des Enfants aveugles de Sfax. L’implication, de plus en plus visible, des organismes étatiques, s’explique par la nature captivante de la discipline comme celle du public concerné ; « les jeunes de 7 à 77 ans », pour reprendre la formule magique du père de Tintin, Hergé. Les DR à l’Education Sfax 1 et 2, la DR à la Culture, l’Université de Sfax, Radio Sfax, le CNCI et sa Cinémathèque, tous ont répondu présent, du moins pour le principe, à une manifestation dont Sfax voudrait faire son cheval de bataille, après Tazarka et avant Sousse.
Beaucoup ont cru au caractère récréatif et visionnaire de la bande dessinée. Nous ne devons nullement oublier l’incontournable appui des organismes de la Délégation européenne comme l’Ambassade de France et la Délégation Wallonie-Bruxelles. La Gazette du Sud, et des associations, telles que le Salon du Livre pour Enfants, la Ligue tunisienne des Droits de l’Homme, la Maison des Droits et de la Migration, ainsi que Stabilo, principal sponsor, viennent à la rescousse du Festival par l’animation des ateliers et l’enrichissement du débat.
Il faudrait, d’abord, mettre ce projet culturel et éducatif dans son contexte :
Le Festival Printemps de la Bande Dessinée est :
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- Une biennale, lancée en 2012 par le Ciné-club Tahar Chériâa, dans la perspective d’un programme d’innovation pédagogique et culturelle, basée sur l’éducation à l’image fixe et animée.
- Le FPBD se veut une réponse à la problématique de la désaffection des jeunes – et moins jeunes-, pour le livre et la lecture.
- Le FPBD mobilise des enseignants de l’éducation nationale, des animateurs culturels comme des acteurs de la société civile.
- Le FPBD place le 9è art au-devant de la scène culturelle comme champs d’investigation pédagogique, littéraire, artistique et levier de promotion touristique.
- Le FPBD fait converger, en synergie, plusieurs formes d’expressions artistiques selon une logique de décloisonnement, d’intégration et de finalisation.
- Le FPBD tient à ce que la recherche scénaristique et graphique se fassent dans une ambiance ludique et récréative.
- Le FPBD est l’occasion de soulever des interrogations à caractère citoyen, liées à la liberté, à l’égalité, à l’éducation, au patrimoine, …
- Le FPBD cherche à repérer des talents en matière d’écriture, de dessin, pour les coacher tout au long de l’année, dans le cadre de la Pépinière de la Bande Dessinée
- La 6è édition du FPBD aura lieu du 16 au 19 mars 2020, sous le thème « Dessine-moi la Médina »
Tableau synoptique du festival :
Invitée, pour le Festiva,l par l’IFT, la bédéiste Hélène Aldeguer sera parmi nous, à la Maison de France, pour la signature de son dernier album Après le printemps : Une jeunesse tunisienne, paru aux éditions Futuropolis « Prix France Culture des étudiants ». L’album se veut une enquête journalistique fortement liée aux occupations des jeunes du pays, tiraillés entre espoir et désillusion…
L’architecture de la médina, telle qu’elle est représentée dans les carnets de route, sera explicitée par Jean-Michel Roux, universitaire à l’Institut d’Urbanisme de Grenoble. Cet urbaniste viendra signer l’album collectif « Prises aux mots, Grenoble & Sfax » dont le texte et le glossaire de Naceur Baklouti serviront de scénarii pour d’autres albums. Le critique et esthète Khélil Gouiâa exposera un panorama de peintures de l’école de Tunis ayant plébiscité la médina dans ses multiples dimensions, architecturale, vestimentaire, culinaire, …
Remarquable aquarelliste, Anny Van Damme est notre invitée d’honneur. Belge d’origine, sfaxienne de cœur, Anny elle a élu domicile dans notre ville, depuis trois décennies. La Médina a su la séduire par son hospitalité et la rendre captive par l’intensité de sa lumière, la richesse de ses couleurs, la somptuosité de ses senteurs, comme par sa cuisine et ses pâtisseries.
Ses remparts, ses portes et ruelles, ses souks, ses marchandises, … tout dans la Médina se prête au regard et aux doigts de l’artiste pour fixer à jamais une sensation, une impression, en immortalisant les scènes d’une vie éphémère.
Nombreux sont les peintres et photographes qui ont redécouvert la Médina grâce au regard charmé et charmeur d’Anny Van Damme. Plus encore, ses aquarelles servent, bel et bien, une noble cause : les malades atteints de cancer, et combien ils sont nombreux dans une ville qui s’est sacrifiée pour l’utilitarisme d’une industrie polluante !
La mise en contexte de l’histoire de la BD en Tunisie, par des pionniers comme Faiza Mejri, ayant piloté à la médina de Tunis, avec Monji Mejri, le premier festival de la BD en 1985, se fera par le biais de planches et articles commémorant cette belle initiative. Les témoignages de Lazhari Labter autour de la BD algérienne, aventure exemplaire dans le Maghreb, ainsi que ceux de Roselyne et Yannick Cordin, ambassadeurs du Festival de la BD d’Angoulême en Tunisie et fondateurs du Festival International de la BD à Sousse, susciteront des synergies prometteuses pour l’avenir du 9è art dans le pays.
Nos universitaires se manifesteront, certes, pour enrichir le débat sur la notion de « Madaniya », dérivation de « El-Madina », d’où l’appellation « Médina », concept fondateur de « la Cité ». En effet plus qu’un enchevêtrement de ruelles, d’ateliers et de souks, la Médina est le noyau dur d’une nation qui cultive le partage, le bon-vivre comme le savoir-vivre, une cité qui œuvre, depuis sa fondation au IXè siècle, pour la transmission du savoir comme du savoir-faire. C’est dans ce sens que notre fidèle M’Hamed Ali Halouani, ex-Doyen de la Faculté des Lettres, Wahid Lotfi Mokni, Recteur de l’Université de Sfax et autres chercheurs y prendront part à la réflexion.
Si le dessin doit trouver sa place dans plusieurs enseignements-apprentissages, c’est parce qu’il est à la base de toutes les disciplines des Beaux-Arts. C’est ce que viendra développer Ikbel Charfi, Directrice de l’ISAMS. Pourquoi, donc, ne pas rendre systématique l’enseignement de la BD et lui ériger un département entier, comme c’est le cas au Maroc et au Liban ?
Les étudiants en Multimédia de l’ISIMS, comme ceux du Journalisme Cross-Média, de la Faculté des Lettres et Sciences Humaines de Sfax, apporteront leur précieuse contribution, en matière d’animation comme de couverture médiatique pour une meilleure visibilité des ateliers et une promotion de la ville, de son patrimoine et de ses savoir-faire.
Le retour du conteur et universitaire Issam Marzouki sera l’occasion d’appuyer nos jeunes conteurs non-voyants et d’alimenter notre pépinière en récits comme de son fameux Voyage sous la médina et de son récit consacré aux animaux domestiques de la Médina.
L’éducation au patrimoine, est l’une des thématiques majeures autour de laquelle Soumaya Gharsallah viendra débattre, ainsi que d’autres muséologues et historiens comme Ali Zouari, Nacer Baklouti, Ridha Kallel, Asma Baklouti. L’auteur de Sfax dans les méandres de l’histoire évoquera l’importance de l’illustration dans la constitution du dossier d’inscription de la médina, patrimoine universel de l’UNESCO.
Hedi Megdiche
Directeur du Festival Printemps de la Bande Dessinée