Classée 64ème MENA par FORBES, elle est le visage d’un groupe discret de 550 MDT
Elle vient d’être classée 64ème des Leaders MENA en matière de santé, par Forbes des leaders. Sara Masmoudi n’est est pas à sa première consécration. Classée parmi les 50 femmes africaines les plus influentes par Jeune Afrique en mars 2017, elle est, la même année, classée parmi les 8 femmes les plus influentes en Tunisie en septembre 2017. Le nouveau sacre de Forbes est, en plus, intervenu quelques jours après le 8 mars, journée internationale de la femme.
« C’est une belle reconnaissance pour le merveilleux travail accompli par tous nos employés chez Kilani-Group, avec des valeurs que nous partageons et que nous chérissons. Je suis fière de chaque membre de cette équipe. Le meilleur reste à venir, avec de grands projets impactants, en Tunisie et dans tous nos pays d’opérations » a commenté Sara Limam Kilani sur sa page LinkedIn.
- Une femme à valeur de deux hommes …
Titulaire d’un master de Sciences en Génie industriel à l’Ecole Polytechnique de Montréal en 1996, elle rejoint, dès sa rentrée des études au Canada, le groupe dont elle partage les valeurs. « Nos valeurs façonnent notre culture, bâtissent notre réputation et sont connues et reconnues par l’ensemble de nos collaborateurs », pouvait-on lire sur le site du groupe. Un groupe, qui croit en « l’intégrité, le respect, la responsabilité, l’ouverture et la passion », lit-on encore sur le site. Un groupe familial, qui accepte pourtant de placer la gestion de ce groupe de 12 entreprises, et 240 marques, opérant essentiellement dans le secteur de la santé et du cosmétique, en Tunisie et en Afrique, entre les mains d’une femme.
Sara Masmoudi était sortie Prix présidentiel de l’ENIT de Tunis Ingénieur en Génie industriel. Et dès 2019, elle est CEO du groupe d’entreprises des frères Kilani, et CEO (Chief Executive Officer, ou DG) de la branche industrie pharmaceutique du groupe (Teriak en Tunisie, Cipharm en Côte d’Ivoire et Cinpharm au Cameroun racheté auprès de Cadyst-Invest), après avoir été en 2017 présidente de la CNIP-UTICA (Chambre nationale de l’Industrie pharmaceutique, Patronat tunisien).
Et on comprend le choix de Forbes, à chaque palier de lecture de son CV. Membre fondateur de Pharma-In (cluster entre acteurs du secteur privé et du secteur public pour les projets collaboratifs en recherche et en courant d’affaires), cette mère de deux enfants native d’El Alia a été coordinatrice du secteur privé pour le Dialogue public privé pour la réforme du secteur pharmaceutique (2014 – 2017).
- à la tête d’un groupe à 550 MDT de CA …
Comme les Kilani (Lassad & Rafik) propriétaires du groupe, Sarra Masmoudi reste discrète sur les affaires du groupe qu’elle dirige. Ce n’est qu’à l’occasion du rachat d’Adwya qu’on apprend que le groupe représentait en 2021 un chiffre d’affaires de 550 MDT et qui fait travailler 1.800 personnes. Pour le 1er semestre 2022, Forbes évoque des revenus de 15,3 MUSD pour Adwya dont elle devenait Chairwoman en juin 2022 déjà.
« La mission du Groupe est d’apporter santé et bien-être à ses clients par ses produits et sa culture dans un climat de confiance et de transparence. La stabilité de son actionnariat lui permet de mener une politique d’investissements à long terme, et de consolider son développement à l’international en particulier en Afrique et au Moyen-Orient. Développer les partenariats internationaux est l’un des principaux piliers de la stratégie du Groupe ».
Sa dernière meilleure performance aura certainement été la finalisation de l’OPA Obligataire en bourse de Adwya, l’ancienne société de la famille Materi qui affichait à la mi-2022 un déficit de 3,848 MDT, pour la somme de 45 MDT. Et c’est aussi cette « Sfaxienne » à la tête d’un groupe d’une famille de Gabès par laquelle passe toute la communication avec les frères Kilani, qui finalisait en 2021, l’accord sur la reprise par le groupe Kilani des marques « Grain d’or », « Nescafé » et « KitKat » du groupe suisse Nestlé.
- un groupe qui aime la culture et y investit
Les Kilani sont aussi socialement impliqués, mais ne le crient pas sur tous les toits, comme ce don d’une ambulance équipée pour l’hôpital régional de Gabès en 2020, ou cet autre engagement en faveur de l’Octobre Rose.
Les deux frères (Ndlr : Ils ressemblent un peu à Barry et Robin Gibb du groupe Bee Gees qui chantaient notamment un certain « More than a woman ») semblent en plus avoir la fibre culturelle. A leur participation à l’espace d’art « Agora » à la Marsa, et « Agora Djerba » dont ils sont totalement les constructeurs, s’ajoutent d’autres entreprises, comme « La Boite », un « espace alternatif situé au siège même de l’entreprise, et conçu comme un laboratoire de recherche au profit des artistes, sans contrainte commerciale, ni censure ».
Et il reste pourtant dommage qu’un tel groupe ne soit pas coté en bourse à Tunis pour y diffuser ces valeurs et notamment la « passion et l’ouverture » qu’il dit porter et affiche sur son Site Internet, et ait même exfiltré sa dernière acquisition, Adwya, de la BVMT !