Le plus grand pipeline d’Afrique passera par la Tunisie
Alors que la crise internationale que traverse le monde se traduit par une rareté sans précédent des ressources énergétiques en pétrole et en gaz naturel, l’Afrique se propulse au rang où elle a vocation à devenir une plaque tournante énergétique grâce à un certain nombre de projets visant la construction d’oléoducs et de gazoducs dans maints pays du continent.
La forte demande en gaz naturel liquéfié (GNL) offre une excellente opportunité aux pays africains producteurs d’hydrocarbures pour approvisionner le reste du monde en gaz naturel liquéfié.
Selon un rapport de la Chambre africaine de l’énergie, les pays d’Afrique subsaharienne peuvent augmenter leurs exportations de GNL à 60 millions de tonnes par an d’ici 2025 et les porter à 74 millions de tonnes supplémentaires par an d’ici 2030. Pour ce faire, maints pipelines et projets de gazoducs seront mis en place.
Pipeline Transmed
Le gazoduc transméditerranéen (Transmed), l’un des plus grands d’Afrique, s’étend sur 2 475 km, transportant le gaz de l’Algérie vers l’Italie via la Tunisie et la Sicile.
Avec une construction commençant en 1978 et une mise en service en 1983, Transmed est le plus long réseau international de gazoducs au monde, avec une capacité de 110 millions de mètres cubes par jour, mais n’en transportant que 60 millions de mètres cubes.
À la suite de la guerre russo-ukrainienne en cours, la compagnie énergétique italienne, Eni, et la compagnie pétrolière publique algérienne, Sonatrach, ont convenu d’accroître les flux de gaz de 9 milliards de mètres cubes supplémentaires par an d’ici 2023-2024, augmentant l’approvisionnement de l’Italie qui dépend des approvisionnements russes.
De plus, le gazoduc, stratégiquement situé, alimente les besoins en gaz naturel de l’Afrique du Nord et de l’Europe.
Les réserves « prouvées » de gaz naturel de l’Algérie s’élèvent à près de 2 400 milliards de mètres cubes et contribuent à fournir environ 11 % du gaz utilisé en Europe, contre 47 % pour le gaz russe.
L’Algérie est le premier exportateur africain de gaz naturel et le septième au monde, mais du fait de l’ancienne infrastructure à moderniser et de l’augmentation de la consommation intérieure, la marge de manœuvre est devenue limitée pour augmenter significativement ses exportations.
Gazoduc transsaharien
Il transporte 30 milliards de mètres cubes de gaz naturel par an et le gazoduc transsaharien, long de de 4 128 kilomètres, reliera la ville de Warri au Nigeria au champ de Hassi R’Mel en Algérie via le Niger.
Cette ligne relie les champs riches en ressources du Nigeria aux marchés régionaux africains et européens à travers la côte méditerranéenne.
Selon les chiffres publiés, la capacité inutilisée du gazoduc Transmed qui alimente l’Italie est d’environ 7,8 milliards de mètres cubes, soit moins que les 9 milliards prévus dans le cadre du récent accord algéro-italien.
Projet de pipeline
En reliant le bassin riche en gaz de Rovuma au Mozambique aux champs de la province de Gauteng en Afrique du Sud, le prochain projet de pipeline de la Renaissance africaine (ARP) de 2 600 km contribuera à répondre à la demande régionale en gaz.
En effet, l’accord pour le projet a été signé en 2016, et avec une capacité annuelle de 18 milliards de dollars.Il s’agit d’une joint-venture ou coentreprise entre Mozambique Oil and Gas, Provin Consulting Succeeded Anonyma du Mozambique, SAC Oil Holdings en Afrique du Sud et le bureau du pipeline de China Petroleum International.
Gazoduc Ajaukuta – Kaduna – Kano
Le pipeline Ajakuta – Kaduna – Kano (AKK) est un pipeline proposé de 614 km qui transporte le gaz naturel d’Agokuta au centre du Nigeria à Kano au nord du Nigeria.
Le gazoduc AKK devrait transporter 3 500 millions de pieds cubes de gaz naturel par jour et fait partie de la première phase du projet de gazoduc Trans-Nigeria de 1 300 km.