Lecture dans les chiffres de l’économie tunisienne
Chiffre du jour : Le déficit commercial à prix courants sur les 10 premiers mois de l’année 2020 est passé en un an de 16,5 à 10,8 Mds TND, dans un contexte de contraction des échanges suite à l’apparition du covid-19 en Tunisie.
Sur le plan géographique, le déficit commercial en valeur reste lié principalement aux échanges avec la Chine (-4,5 Mds TND en octobre 2020), la Turquie (-1,7 Md TND), l’Algérie (-1,6 Md TND), la Russie (-775 M TND) et l’Italie (-570 M TND).
La Tunisie enregistre un excédent commercial vis-à-vis de la France (+2,9 Mds TND), l’Allemagne (+992 M TND), et la Libye (+896 M TND).
Sur le plan sectoriel, la hausse des exportations sur 10 mois en valeur du secteur agroalimentaire (+15,3%) est tirée par les exportations d’huile d’olive (+76,7%). L’ensemble des autres secteurs ont enregistré une baisse, particulièrement prononcée dans les secteurs des mines, phosphates et dérivés (-21,3%), de l’énergie (-20,6%), des industries mécaniques et électriques (-18,0%), et des autres industries manufacturières (-20,5%).
Côté importations, l’ensemble des secteurs ont enregistré une baisse, en particulier dans le secteur de l’énergie (-35,0%) et des mines, phosphates et dérivés (-33,3%). Le poids du secteur énergétique dans le déficit a diminué, de 50,1% fin mars à 35,3% fin octobre.
La baisse des exportations en valeur (-14,7% à 31,3 Mds TND fin octobre 2020) a été moins importante que celle des importations en valeur (-20,9% à 42,1 Mds TND).
En volume (prix constants base 2015), la baisse des exportations sur 10 mois (-13,9%) a également été moins marquée que celle des importations (-17,6%).
L’exportation, à côté de l’investissement, demeure le moteur principal de l’économie nationale, a-t-on tout fait pour faciliter la vie aux 6000 entreprises exportatrices en Tunisie ; Logistique coûteuse ; Code des changes obsolète ; Fiscalité instable ; Gouvernance douanière reprochable ; Promotion du label Tunisie inexistante ; Productivité insuffisante ; Compétitivité entachée par les barrages non tarifaires (certification, normalisation, respect de l’environnement, taille critique et capacité de production, …), etc.
Les chantiers sont multiples pour les pouvoirs publics mais aussi pour les entreprises avec un double objectif clair : Prendre notre part dans la chaîne de valeur mondiale et conquérir de nouveaux marché (Comesa,…).
Hassen Zargouni