Zinédine Zidane quitte le poste d’entraîneur du Real Madrid
C’est ce qu’a confirmé le club après des informations de la presse espagnole. Son équipe a cédé sa couronne de championne d’Espagne à l’Atlético Madrid, et le Real n’a remporté aucun trophée cette saison.
Son départ du Real Madrid bruissait dans la presse espagnole depuis un certain temps. Zinédine Zidane, sous contrat jusqu’au 30 juin 2022, a décidé jeudi 27 mai de mettre un terme à un second mandat d’entraîneur moins éclatant que le premier.
Après des adieux triomphants comme joueur en 2006, puis un premier départ du banc en mai 2018, cinq jours après avoir raflé un triplé inédit en Ligue des champions, Zidane quitte le Real pour la troisième fois avec un bilan plus terne et une dernière saison vierge de tout titre.
Dans le communiqué annonçant le départ de Zidane, le club merengue a dit « respecter sa décision », rappelant qu’il « est l’un des grands mythes du Real Madrid et sa légende va au-delà de ce qu’il a été comme entraîneur et joueur de notre club ». « Le Real Madrid sera toujours sa maison », a ajouté le club.
« Merci frérot »
Après avoir raflé neuf trophées en deux ans et demi lors de son premier passage sur le banc du Real (2016-2018), Zidane avait été rappelé à la rescousse en mars 2019 par le président Florentino Perez, pour remplacer Santiago Solari alors que le Real n’avait plus rien à gagner. Eliminé en huitièmes de finale de Ligue des champions par l’Ajax Amsterdam, le club était alors déjà distancé en Liga, éliminé par le Barça en Coupe du Roi et défait deux fois par le Barça lors des clasicos.
« Zizou » avait alors signé jusqu’en juin 2022, avec un objectif clair : entamer un nouveau cycle au Real Madrid, un an après le fameux triplé en Ligue des champions et après le départ de Cristiano Ronaldo pour la Juventus Turin. C’est ce renouvellement raté qui entraîne aujourd’hui le départ du Ballon d’or 1998.
Car Florentino Perez a donné toutes les clés à « Zizou » à l’intersaison 2019, avec l’arrivée d’Eden Hazard (recruté à Chelsea pour 115 millions d’euros mais longtemps blessé depuis), et le recrutement de plusieurs grands espoirs, comme Rodrygo, Eder Militao, Luka Jovic ou Ferland Mendy. Mais hormis ce dernier joueur, les nouveaux venus vont tarder à confirmer et la pandémie va tout bouleverser.
Zidane a finalement continué de s’appuyer sur l’ossature qui a fait les grands succès récents de la « Maison blanche » : Sergio Ramos et Raphaël Varane en défense ; Luka Modric, Toni Kroos et Casemiro au milieu de terrain ; et Karim Benzema en attaque.
« Merci frérot pour tout ce que tu m’as apporté tant sur le plan collectif que personnel », a réagi Benzema sur Twitter. « Je suis fier et honoré d’avoir pu avancer et grandir auprès de l’homme que tu es. »
Le Real parviendra bien à arracher son 34e titre en Liga devant le Barça à la reprise de la saison, en juillet 2020, mais déçoit en Ligue des champions, où il est éliminé dès les huitièmes de finale par Manchester City.
Aucun trophée cette saison
Mais loin de l’excellence exigée par l’institution madrilène, Zidane et ses joueurs auront fait cette saison 2020-2021 les montagnes russes, alternant désillusions et rares coups d’éclat. Avec une présaison écourtée, 54 blessures et 8 cas de Covid-19 cumulés au fil de la saison, Zidane a dû redoubler d’ingéniosité et faire usage de ses talents de tacticien pour esquiver les embûches.
« ZZ » a par exemple osé bricoler une défense à trois centraux, a pris le temps de faire confiance à Vinicius, et a même lancé quelques jeunes espoirs de l’équipe réserve du Real. Sur la scène continentale, Zidane n’a pas démérité : malgré les difficultés, il a hissé son groupe fatigué jusqu’en demi-finales, où il a cédé face à Chelsea. Mais en Coupe du Roi et en Supercoupe d’Espagne, le Real a multiplié les désillusions. Et même s’il a réussi à s’immiscer dans la lutte pour le titre dans le sprint final du championnat, Zidane a échoué à conserver la couronne nationale.
Comme en 2018, Zidane quitte son poste quelques jours seulement après la fin de la saison. Mais à la différence de 2018, où il avait démissionné après un triplé inédit en C1, cette fois il l’abandonne un genou à terre.
Quel sera l’avenir pour lui ? Des rumeurs le voient à la Juventus Turin, un autre de ses anciens clubs, où l’avenir d’Andrea Pirlo paraît très incertain. Il pourrait aussi prendre quelques mois sabbatiques, comme en 2018, avant, peut-être, de songer à reprendre le flambeau de son ancien camarade Didier Deschamps en équipe de France après la Coupe du monde au Qatar en 2022. « Pourquoi pas un jour entraîner l’équipe de France ? », avait lancé Zidane l’été dernier dans un entretien à l’Agence France-Presse (AFP). « Mon histoire [avec les Bleus] a été belle. Si un jour elle doit continuer, cela se fera naturellement. »
A sa place, au Real, on parle d’une autre légende du club, Raul, actuellement à la tête de la Castilla. Les noms de Massimiliano Allegri et de Joachim Löw sont aussi murmurés.
Le Monde avec AFP