Nébil Ferjani, nouveau gouverneur de Sousse: Un gouverneur largué à Médenine en 2011… qui a réussi
« Débrouillez-vous, Monsieur le Gouverneur », lui avait-on dit lorsqu’il avait été nommé le 19 février 2011, par Mohamed Ghannouchi, gouverneur de Médenine. Nébil Ferjani, désigné ce lundi par Kais Saied gouverneur de Sousse, ne savait pas alors où donner de la tête : flux de réfugiés libyens (plus d’un million et demi) et de travailleurs asiatiques et arabes fuyant la Libye (800.000), infiltration de contrebandiers et de miliciens armés, et manifestations populaires.
Nébil Ferjani s’était présenté tout seul au siège du gouvernorat et a pris ses fonctions sans préparation, ni instruction. Il tiendra le coup, passera le cap difficile des élections de la Constituante en octobre 2011, et fera preuve d’indépendance et de compétence. Mais, un an après, le gouvernement de la Troïka, présidé par Hamadi Jebali, s’empressera de le limoger en mars 2012.
Docteur en droit, spécialiste en droit international longtemps établi à Paris, avant d’ouvrir son cabinet d’avocat à Gabès, Nébil Ferjani retournera à son cabinet. De son expérience à Médenine, il tirera un livre intitulé « Le Politique et le Citoyen, expérience d’un gouverneur post-révolution ». Instructif.
Dix ans après, Kais Saïed viendra le sortir de sa traversée de désert pour lui confier les commandes d’un des plus grandes régions de Tunisie : Sousse. Parmi les 13 gouverneurs qui viennent d’être nommés, le profil de Nébil Ferjani tranche à plus d’un titre. Il est le seul à avoir pratiqué l’administration régionale et le seul à avoir été déjà gouverneur. Son expérience lui sera utile.