Hommage du jour : Sid Ahmed El Karam.
Sid Ahmed part à la retraite aujourd’hui !
Sid Ahmed El Karam, le banquier qui maîtrise le risque, le financier qui voit l’opportunité commerciale, l’économiste qui encourage l’investissement et l’ouverture sur le monde, le visionnaire qui milite pour une Tunisie prospère et moderne.
Sid Ahmed, l’enfant du sud, le jeune du Bardo, le commis de l’Etat à travers la prise de responsabilité à la Banque Centrale de Tunisie dont il fut le Directeur Général Adjoint à peine la quarantaine, le Directeur Général d’une des banques privées de la place des plus importantes depuis 28 ans, tire aujourd’hui sa révérence et part à la retraite en ayant la conscience tranquille.
Un vrai credit-man comme il y en a eu peu dans notre pays, après Si Amor Najaï, Si Moncef Dakhli et quelques jeunes à l’instar de Zied Masmoudi ou moins jeunes comme Kamel Jendoubi. Un homme affable féru de culture, de littérature et notamment d’histoire, l’histoire de notre pays surtout. Un pays qu’il connaît jusqu’à ses petits coins et recoins à travers les visites des projets qu’il finance et les agences qu’il gère.
Il a créé une génération d’entrepreneurs, il a boosté des centaines, des milliers de chefs d’entreprises en leur disant oui, oui à leurs projets, à leurs passions, oui à leurs désirs de créer et d’entreprendre.
A 70 ans, à la retraite aujourd’hui, le pays a encore et toujours besoin de vous Sid Ahmed, de votre clairvoyance, de votre expérience, de vos conseils si avisés.
Je n’oublierai jamais votre conférence un hiver pluvieux de 1990 à La Sorbonne à Paris pour notre association l’ATUGE, une conférence dont on avait bien besoin nous autres étudiants de l’époque où jeunes professionnels assoiffés de savoir ce qui se passait dans notre pays sur le plan économique notamment. Vous aviez été magistral, clair, inspirant,… pour moi beaucoup, en cette période où on s’accrochait à tout ce qui venait du pays (feu Hedi Essid…).
Non, vous ne m’avez jamais octroyé de crédits ni à titre personnel, ni à titre professionnel, mais notre relation d’amitié dépassait largement ce besoin, ce levier si important pour réaliser et se réaliser qu’est l’emprunt, mais ce que j’ai appris de vous est plus précieux, une attitude, un savoir, une modernité, et surtout un amour infini du pays, notre pays, la Tunisie.
Reposez-vous, profitez de vos petits enfants, de la vie, des choses et restez pas loin.
Hassen Zargouni