La presse régionale en deuil
SALAH DRID ! fondateur d’AL CANAL de Bizerte tire sa révérence
Adieu l’ami, adieu le frère
Salah Dridi, fondateur du journal régional « Al Canal » paraissant à Bizerte, vient de nous quitter, à la suite d’une longue maladie.
Lui et moi, avions en commun un amour fou pour la lecture et pour le journalisme en particulier…
C’était au début des années 50, quelques années avant la proclamation de l’Indépendance de la Tunis, période marquée par les heurts entre les nationalistes et les forces de l’occupation, et l’espoir pour les Tunisiens de voir enfin ! aboutir la lutte livrée contre l’occupant et aspirer à la fondation d’un Etat moderne, libre et indépendant.
Salah à Bizerte et moi à Sfax, étions adeptes de l’unique revue enfantine de langue arabe qui nous arrivait d’Egypte chaque jeudi et qui s’intitulait « Sindbad »…Nous étions avides de la lire et de lui adresser nos commentaires et suggestion, accompagnés de nos photos. Elle les publiait en nous prédisant, à Salah comme à moi-même un avenir certain en matière de presse écrite…En effet, ce vœu exprimé par nos aînés ne tardera pas à se réaliser puisque Salah dans sa ville du Nord et moi dans ma cité sudiste avions pris à cœur de fonder chacun de son côté, les premiers journaux régionaux de la Tunisie indépendante.
Ainsi naquit « Al Canal » à Bizerte, suivi quelques années plus tard de « la Gazette du Sud » et de « Chams el Janoub » à Sfax, puis de « Miraat el Wassat » à Sidi Bouzid et « d’Al Jazirz » à Djerba…
Les années 70 et 80 ont vu s’épanouir cette presse régionale naissante au point ou l’on pouvait la qualifier de véritable « printemps de la presse des régions »
Malheureusement, à l’avènement de la Révolution de 2011, la majorité de ces journaux ont disparu avec la « bénédiction » des nouveaux responsables, apparemment hors du coup en matière de développement de l’information et de la communication, en particulier au niveau régional.
Salah Dridi a été en outre, un excellent animateur culturel dans sa ville, Bizerte, oύ il fonda un club de presse encore actif à ce jour.
Que sa famille et ses nombreux amis trouvent ici, l’expression de nos condoléances les plus émues et de notre totale compassion.
A.B