DE BELLES HISTORIETTES…UN ART AU SERVICE DE L’HISTOIRE
Elaborées par Pr Abdelwehed Mokni
Les Historiettes, beaux vestiges du passé, sont de grande valeur pour l’Histoire. Elles se transmettent de bouche à oreille et se conservent à travers la mémoire populaire pour témoigner, rappeler ou redresser la vérité. Elles peuvent être plaisantes ou divertissante au passage mais elles sont surtout significatives par le récit qu’elles apportent et les faits qu’elles retracent. « Une historiette significative exprime très bien cet état de fait » Frédéric Lenoir, Petit traité d’histoire des religions. Elles requièrent certainement une plus ample valeur et crédibilité lorsqu’elles sont concoctées et présentées par un grand historien comme Pr Abdelwehed Mokni, professeur d’enseignement supérieur, auteur de plusieurs ouvrages et actuellement président de l’Université de Sfax.
Etalés depuis le 3 mai 2020 (10 du ramadan) sur une vingtaine d’épisodes ramadanesques sur youtube avec l’assistance technique de son fils Mr Haydar Mokni, ses historiettes de moins de 10 mn chacune, sont focalisées sur l’histoire sociale de la Tunisie à l’époque moderne et contemporaine. Un voyage dans le passé certifié garanti par le grand savoir de l’Historien enraciné, la pédagogie de l’enseignant et l’habilité du bon conteur qui charme son auditoire pour l’emmener loin.
A travers ces cours récits, notre auteur retrace des traits de la vie politique, sociale et culturelle à l’époque et dresse des portraits de célébrités locales et nationales ou met en valeur des personnages perdus dans l’oubli. On en cite: Moncef Bey, H.Bourguiba, Monji Slim, Dr Tawhida Bechikh, Ali Ben Khlifa, Belhsan Chedli, l’histoire des Italiens en Tunisie, les cafés chantants.. L’origine de cette brillante idée :
D’après Pr Mokni, cette idée est née de ses observations à propos des
feuilletons tunisiens à connotation historique marqués par de nombreuses aberrations et qui ont été diffusés au cours de ces deux dernières années, une question qu’il a évoquée d’ailleurs auparavant sur sa page fb.
Ces fausses informations errantes pour les téléspectateurs étant dûes au non recours impératif aux historiens et aux experts en costumes, en décor, en dialectique…et ce depuis le 1 er film « L’aube » réalisé en 1966, sans pour autant sous-estimer ces essais dramatiques qu’il encourage et invite à plus de crédibilité et de perfectionnement.
Mais surtout ces historiettes sont en corrélation avec la procédure optée dans son dernier livre « Le temps du Noir et du Blanc » et sa conviction profonde que l’art de l’historiette est bien au service de l’Histoire qu’il présente de façon plus simplifiée, plus marquante et plus intéressante à l’auditoire, loin de la lourdeur de l’approche académique.
Le besoin aux réalisations historiques : Notre invité considère que de telles réalisations détiennent une grande importance car c’est l’histoire du pays, des familles, des régions.. une sorte d’identité. Des objectifs que l’enseignement académique seul ne pourrait pas atteindre car le nombre d’heures est faible contre un long programme d’une matière dont le coefficient est faible et dont l’intérêt se résume souvent aux examens et aux résultats scolaires.
D’où le besoin d’encourager les réalisateurs tunisiens tout en leur inculquant une nouvelle culture, celle de faire appel aux experts et aux historiens.
Par Dr Salma Ben Jamaa