Les dessous du limogeage de Raja Ben Slama
L’universitaire Raja Ben Slama vient d’être démise de ses fonctions à la tête de la Bibliothèque nationale. Un limogeage qui suscite de nombreuses interrogations, surtout après sa publication datant de la semaine dernière dans laquelle elle critique les dernières arrestations et dénonce « le retour aux accusations de complot contre la sûreté de l’État ».
Dans ce statut publié suite à l’arrestation de Noureddine Boutar, patron de la radio Mosaïque Fm, le 13 février, Raja Ben Slama exprime son soutien à Mosaïque Fm. Elle écrit : « Solidaire avec Mosaïque Fm et son directeur et avec tous ceux qui ont été arrêtés avec des accusations inconnues. Contre le retour aux accusations de complot contre la sûreté de l’État pour opprimer les opposants et museler les médias ».
Une interrogation que partage l’universitaire Olfa Youssef qui réagit au limogeage de Mme Ben Slama en écrivant sur sa page Facebook : « Chacun sait qu’elle [Raja Ben Slama, ndlr] a accompli un travail exemplaire à la tête de cette institution et surtout dans le domaine de la numérisation. Je n’aurais pas écrit sur le sujet si ce limogeage n’avait pas coïncidé avec un statut dans lequel elle exprime une opinion qui pourrait déplaire à ceux qui sont au pouvoir. Très rares sont ceux qui acceptent l’avis contraire ».
Aujourd’hui, sur sa page Facebook, Raja Ben Slama a expliqué que son limogeage prend effet le 21 février, précisant qu’elle reprend son poste à l’Université de la Manouba et ses recherches en psychanalyse. Raja Ben Slama a été nommée à la tête de la Bibliothèque nationale le 20 octobre 2015.