70% des retraités reçoivent moins que le salaire minimum garanti
Les retraités sont descendus dans la rue pour exprimer leur colère face à la détérioration de leurs conditions de vie due à l’inflation, la pénurie de médicaments et au retard dans le paiement de leurs retraites exigeant que les autorités assurent des conditions de vie décentes à plus de 1,1 million de retraités.
Les retraités en Tunisie font partie des plus touchés par la crise économique et l’effondrement des services publics, en particulier les soins et l’assurance sociale.
Ces derniers mois, le retard de versement des pensions s’est aggravé, en raison du manque de liquidités et de l’incapacité des caisses sociales à remplir leurs obligations financières envers les retraités. Le secrétaire général de la Fédération générale des retraités, Abdelkader Nasri, affirme que les retraités en Tunisie sont nécessiteux et s’appauvriront à mesure que le gouvernement commence à mettre en œuvre des réformes économiques, selon lesquelles les subventions pour les produits de base seront levées sans fournir aucune protection pour les retraités.
Nasri a déclaré que plus d’un million et cent mille retraités ont supporté de lourdes charges financières en raison de l’écroulement des services de la santé publique, du coût exorbitant des médicaments et des prix élevés des produits de grande consommation, notant que la plupart des retraités dépensent leurs pensions pour se faire soigner.
Il a également souligné que 70% des retraités perçoivent des pensions inférieures au salaire minimum garanti estimé à 460 dinars, ce qui révèle la profondeur de la crise de vie dans laquelle patauge cette frange sociale et l’étendue de sa pauvreté financière.
Rappelons que la pension moyenne des retraités du secteur public est estimée à 1200 dinars, tandis que la pension moyenne des retraités du secteur privé ne dépasse pas 850 dinars, selon les données officielles du ministère des Affaires sociales.
La situation financière des caisses sociales en Tunisie impacte négativement la situation des retraités qui souffrent du retard de paiement des pensions mensuelles, ainsi que de la difficulté d’accéder aux frais de traitement auprès de la caisse nationale d’assurance maladie.