Reclamant la révocation de l’amine du souk : Les bijoutiers de Sfax menacent de fermer boutique
Les professionnels du domaine de la bijouterie menacent de fermer le souk des bijoux à la Médina de Sfax dans le cas où leur requête serait, encore une fois, mise en sourdine. Leur grogne aurait tourné au vinaigre !
Depuis des mois, les bijoutiers commerçants et autres artisans réclament vivement l’application de la loi dans l’optique de voir leur souk géré conformément à la réglementation et dans les règles de l’art. Leur objectif se heurte, cependant, à l’illégitimité, semble-t-il, de l’actuel amine du souk, pourtant élu.
M. Hedi Bouaziz, président de la Chambre nationale et régionale des bijoutiers artisans, indique à La Presse que l’actuel amine du souk de la bijouterie à Sfax n’a aucune légitimité. «Ce monsieur a été réélu amine du souk en 2019. Cependant, son élection n’a aucun sens sans l’approbation de plusieurs ministères, dont celui de l’Intérieur. Or, ce dernier a beaucoup de réserves sur cette personne au point de s’abstenir de donner son appréciation sur son mérite. Aussi, sa nomination demeure-t-elle, depuis 2019, illégale. Et contre toute logique, ce monsieur continue à occuper ce poste pourtant délicat, ce qui nuit au métier et aux professionnels», a-t-il expliqué.
Des requêtes et des réserves
Ce qui irrite les professionnels et les responsables du souk, c’est que l’institution de tutelle, à savoir l’Office national de l’artisanat tunisien (Onat), avait remis au gouverneur de Sfax une demande qui exige clairement la destitution de l’amine du souk, et ce, le 17 octobre dernier. Sauf que cette requête n’a pas eu d’échos. «Nous avons organisé trois réunions avec le gouverneur de Sfax, dont la première date du 30 septembre 2022 ; des réunions spécialement axées sur l’impératif de destituer ce monsieur de son poste. En vain », ajoute M. Bouaziz.
Certes, l’adhésion aux partis politiques est un droit légitime. Cela dit, M. Bouaziz tient à montrer du doigt l’aspect douteux des choix politiques de l’amine du souk en question. «Il est important de dire les choses clairement et je tiens à ce que vous publiez mes propos que j’assume pleinement. Ce monsieur fait partie d’un parti politique douteux. Il n’hésite pas à maintes reprises d’afficher ses idées hostiles envers l’Etat, la République et la Constitution », fustige-t-il. D’autant plus que « les réserves du ministère de l’Intérieur, quant à sa nomination, doivent être prises en considération tout comme la requête de l’Onat sur son indispensable et urgente révocation. A défaut de réponse favorable de la part du gouverneur de Sfax, nous sommes capables de fermer le souk», menace-t-il, fermement.