Les entreprises publiques sacrifiées pour les beaux yeux du FMI ?
Le Directeur du Département Moyen-Orient et l’Asie Centrale au FMI, Jihed Azour a indiqué que l’approbation du prêt accordé à la Tunisie est dans le cadre du mécanisme «Facilité élargie de financement ».
Dans une interview accordée, à distance, à l’agence TAP, Azour a déclaré que cet accord sera publié dans les meilleurs délais suite à l’approbation du conseil d’administration du fonds.
« Le gouvernement tunisien avait mis en place un mécanisme de tri de ces institutions en fonction de leur situation financière en tenant compte de leur efficacité et de leur productivité », a-t-il déclaré concernant la privatisation des entreprises publiques énoncée dans l’accord FMI-Tunisie.
Ajoutant que le programme de réformes entrera en vigueur dès son approbation par le Conseil d’administration du Fonds au cours du mois de décembre 2022.
« Ces procédures seront mises en œuvre de manière progressive et s’adapter aux mutations de l’économie tunisienne », a-t-il affirmé.
« Le gouvernement tunisien a élaboré un programme intégré pour sortir de la crise économique étouffante à laquelle il assiste, et le Fonds, à son tour, tient à le soutenir, à travers l’accord FMI-Tunisie du 15 octobre 2022, qui stipule l’accord d’un prêt de 1,9 milliard de dollars à la Tunisie pour une durée de 48 mois afin de soutenir ses politiques économiques », a-t-il précisé.
Azour a également souligné que ce programme vise à maintenir la stabilité par la réduction progressive du déficit et le transfert des subventions pour qu’elles ciblent ceux qui les méritent et réduisent l’impact de l’inflation sur les groupes les plus vulnérables.
« Un groupe d’entreprises publiques souffre de problèmes financiers, engendrant à leur tour des charges financières pour le citoyen tunisien..Dans le cadre des réformes, le gouvernement tunisien a développé un mécanisme de tri de ces institutions selon leur situation financière, leur efficacité et leur productivité, qui leur permettra d’aborder les problèmes de ces institutions au cas par cas », a-t-il expliqué.
Selon la même source, le programme d’appui du fonds consiste à renforcer le rôle du secteur privé, qui dépend de ressources humaines distinguées dans la région, et à appuyer sa capacité à créer des opportunités d’emploi, qui figurent parmi les principaux objectifs de la Tunisie compte tenu du niveau élevé du chômage après la crise du Coronavirus.
Le responsable du FMI a, en outre, indiqué que le problème de la dette ne peut être résolu que par une réforme financière, un soutien international par l’octroi de financements à des taux d’intérêt bas et la mise en œuvre de réformes structurelles qui améliorent la productivité économique compétitive et élèvent ses niveaux.