Parution : De la trilogie Algérie à Un été africain de Mohammed Dib
L’écrivaine et universitaire tunisienne Hedia Abdelkedi vient de publier un ouvrage intitulé «De la trilogie Algérie à Un été africain de Mohammed Dib», a-t-on appris de l’auteure.
Professeur émérite de littérature à l’Université de Tunis El Manar, Hedia Abdelkefi livre à travers cet ouvrage une lecture des mutations qu’a subies l’œuvre de Mohammed Dib depuis ses premiers «cris». «Dans les pages qu’on va lire, Hédia Abdelkéfi, autour d’«Un Eté africain», étudie avec beaucoup de finesse un moment décisif dans son œuvre, celui où, après que l’époque eut poussé à l’engagement, une sorte de flottement vient à se produire. L’écrivain devient, alors, comme vacant, ou pour mieux dire, disponible, capable de porter, sur les êtres et les choses, un regard neuf. Par le biais, tour à tour, de la narratologie, de l’étude thématique, de l’attention portée au destin des personnages, en établissant toujours des parallèles avec la trilogie Algérie, sans jamais perdre de vue la nature même de l’œuvre, qui est affaire de techniques littéraires et de style plus que d’idéologie», écrit, à son tour,, l’universitaire Michel Prat dans sa préface.
En effet, soutenue par la richesse et la diversité de la littérature maghrébine qui a vécu relativement les mêmes moments d’essor, d’Albert Memmi, passant par Mohammed Dib, Kateb Yacine, jusqu’à Driss Chraibi et Mohammed Khair-Eddine, Hedia Abdelkefi met la lumière sur les différents aspects qui caractérisent l’œuvre dibienne, et son génie de s’adapter aux tendances mondiales d’ordres historique et socio-politique. «L’écrivain [Dib] est l’auteur d’une œuvre dense et variée. Son itinéraire de poète, dramaturge, nouvelliste, romancier et conteur est le plus représentatif de son époque, et de la littérature maghrébine d’expression française en général. Il a surtout le mérite d’être, à peu près, le seul écrivain à avoir renouvelé son écriture, tout en conservant la langue française. Pour cet écrivain, le problème du choix de la langue littéraire ne s’est pas posé, doté qu’il était, par sa formation, d’un seul outil linguistique oral et scriptural français — sa langue maternelle, le berbère, étant seulement orale», écrit Hedia Abdelkefi dans son introduction.
Hédia Abdelkéfi est professeure émérite de littérature française à l’Université de Tunis El Manar où elle a fondé et dirigé l’Unité de recherche Intermédialité, Lettres et Langages – I2L. Elle est l’auteure de plusieurs ouvrages et articles sur la poésie et le roman français et francophone. Ses recherches actuelles portent sur l’imaginaire et des thèmes transversaux qui sont au cœur des préoccupations de la société actuelle