Le Maroc légalise l’usage médical du cannabis
La Chambre des représentants marocaine a adopté un projet de loi consacrant la légalisation de l’usage du cannabis à des fins thérapeutiques. Le texte a été élaboré par le ministère chérifien de l’Intérieur afin de remédier à la clandestinité des agriculteurs de cannabis. Le gouvernement vise également à conquérir le marché européen du cannabis médical. Reste que l’usage récréatif du haschisch ou de la résine de cannabis reste passible de poursuites.
Ainsi, le projet de loi relatif aux usages licites du cannabis, médical, cosmétique et industriel, a été adopté par les députés marocains avec 119 voix pour et 48 contre. Premier exportateur mondial de résine de cannabis, selon les estimations des Nations unies, le royaume compte 400.000 personnes qui cultivent illégalement la plante au Maroc. En d’autres termes plus de 60.000 familles sont marginalisées des suites d’une loi en vigueur depuis 1954. La population du Rif, située au Nord du pays, dépend fortement de l’économie agraire et plus précisément de la culture du chanvre.
Lors de la présentation du projet de loi lié à l’usage légal du cannabis thérapeutique, le 28 avril, le leitmotiv de la plaidoirie du ministre de l’Intérieur, Abdelouafi Laftit, a été que le Maroc » devait faire vite » soulignant que le royaume était en retard. En effet, le Maroc s’appuie sur la vague de réformes touchant aux lois sur les stupéfiants dans quelques pays européens. En 2017, Berlin a ouvert la voie en garantissant un meilleur accès aux médicaments contenant du cannabis.
L’exemple a été suivi par l’Italie, Malte, le Royaume-Uni et la République tchèque. Le gouvernement chérifien compte s’accaparer 10% du marché du cannabis médicinal d’ici 2028. Le royaume pourrait drainer annuellement 4,2 milliards de dollars.
Même si plusieurs voix se sont élevées pour réclamer la légalisation du cannabis au Maroc, certains législateurs conservateurs restent de farouches défenseurs à la prohibition de l’usage médical de la plante. Le parti islamiste Justice et Développement (PJD) a été le porte-voix de l’opposition à la légalisation.