Le théâtre municipal de Sfax … Un programme riche à la recherche d’une gloire perdue
Douze ans après le bombardement subi par le premier théâtre municipal de Sfax (1942), un nouveau théâtre a été bâti au cœur du centre ville de Sfax. Une œuvre architecturale signée par De Monte, considérée pendant de longues décennies comme le centre névralgique de la culture régionale, une pépinière généreuse de jeunes talents dans tous les domaines culturels et artistiques. Depuis 1954, la date de son ouverture au public, et jusqu’à sa fermeture en 2015 pour somme de travaux, le théâtre de Sfax était le trait d’union entre le public de la région et l’actualité artistique nationale et internationale, en accueillant les vedettes de la scène et du cinéma, les grands chanteurs et les troupes musicales des quatre coins du monde.
Mme Mounira Bejoui, est désormais la première femme directrice de ce monument emblématique et symbolique. Ses débuts ont été marqués par sa collaboration fructueuse, en tant que journaliste à Chams El Janoub depuis sa deuxième année à l’Institut de presse et des sciences de l’information (IPSI). Cette expérience lui a permis de découvrir les coulisses de la vie culturelle dans la région de Sfax, de peaufiner ses compétences et de connaître de près les acteurs sociaux, économiques et médiatiques de la ville. Ensuite, elle a été chargée de communication à l’UTICA, avant d’occuper le même poste à la municipalité de Sfax depuis 2007. Une jeune femme cultivée, pleine d’enthousiasme et de bienveillance à la tête du théâtre municipal. Un nouveau brin d’espoir pour la vie culturelle sfaxienne !
Mounira a mis l’accent sur l’envergure des travaux de restructuration, de rénovation et d’aménagement entamés depuis mai 2015 jusqu’à sa nouvelle réouverture le 28 octobre 2019. Sans porter atteinte à ses particularités architecturales, les travaux ont touché tous ses espaces. La salle principale, la scène, les halls, les chaises, le faux-plafonds etc… Tous les recoins ont été refaits avec tant d’attention et de respect pour la valeur historique du théâtre, ayant abrité aussi dans son hall, transformé en galerie d’art, les chefs d’œuvres de Zoubair Turki et d’Ali Ben Salem et beaucoup d’autres artistes plasticiens de renommée. « Après l’étude de l’histoire de ce monument, j’ai découvert que l’espace a été minutieusement exploité. La salle de conférence abritant 150 personnes, sera de nouveau ouverte pour accueillir des colloques, des conférences de presse etc.. ».
« Il sera aussi ouvert pour les séances de dédicace de livres », d’après Mme Cyrine Ben Chrifa Ben Ayed, présidente de la commission de la culture et des arts à la municipalité de Sfax, et également présidente de la commission des Droits de l’Homme et de l’égalité des opportunités. Pour sa part, Mme Cyrine Ben Chrifa, a récemment rejoint la commission culturelle au théâtre, les projets ne lui manquent pas et elle ne cesse de proposer de nouvelles visions et de nouvelles idées en cours de concrétisation. Plusieurs spectacles seront au programme notamment le spectacle « 24 Parfums Kids » de Mohammed Ali Kammoun, la septième édition du festival « Istikhbar for Music » du 9au 11 mars, le festival de la Médina au mois de Ramadan etc…
« On sera ouvert à toutes les propositions, à toutes les associations et à tous les acteurs culturels. Nous avons pensé aussi aux jeunes. Ils doivent renouer avec cet espace culturel et en profiter pour faire connaître leur performance. Certes, la région de Sfax vit « en effervescence » avec de jeunes débordant de créativité. Malheureusement, le nombre d’espaces culturels dédié à ce genre d’activités est très limité. Pendant les années de l’entretien du théâtre, le complexe culturel Mohammed Jamoussi a pris le relais malgré la surcharge et l’exigüité de son espace par rapport au théâtre. On espère qu’avec la réouverture du théâtre, la situation s’améliorera et la jeunesse renouera avec le théâtre. A l’heure actuelle, on essaie de mettre en œuvre tous nos moyens pour pouvoir ressusciter le théâtre. Il est vrai que les moyens sont vraisemblablement limités par rapport à l’envergure de nos ambitions et de notre vision. Malgré ce fait, nous allons tenter plusieurs voies, et frapper à la porte des responsables, principalement, le ministère de la culture, mais aussi, d’autres institutions telles que les ambassades étrangères, l’Institut français entre autres, pour assurer une exploitation optimale du théâtre et s’imposer comme un phare culturel au cœur de la ville de Sfax ».
Islam Hadj Sassi