Rencontre avec l’Artiste Yesmine Hadhri autour de « l’instantané dans la pratique artistique »

Yesmine  Hadhri est Doctorante à l’ISBAT en Science et technique spécialisée dans les théories de l’art. Elle a participé à divers colloques scientifiques internationaux et plusieurs expositions à Tunis et à l’étranger (Algérie, CHerikas,  Egypte. .), en plus de ses travaux de publication. 

Notre talentueuse artiste a également participé l’an dernier au projet « Elharqa », mené par Borj Kallel Sfax et soutenu par Tfanen, ayant pour objectif la lutte contre le fléau de la migration clandestine. Où pour son œuvre flottante à la galerie à ciel ouvert Chatt El krekna, elle a choisi comme symbôle les chaussures abandonnées sur l’embarcation échouée des naufragés en péril afin de faire passer artistiquement son message.

Nous la rencontrons cette année en marge de sa participation au colloque scientifique, tenu les 7 et 8 décembre 2019 à Monastir, sous le thème original de « La question de l’instantané dans la pratique artistique », sous la tutelle du Ministère de la Culture et sous l’encadrement de l’Association Méditerranéenne des Arts Plastiques Contemporaines.

Son intervention au titre du «  temps d’attente » se basait au fait sur une expérience personnelle et artistique qui tentait de matérialiser le temps en le rendant visuel et continu. Partant d’une idée simple «  l’attente  dans la station du bus », et d’une bonne observation d’une station du bus, son expérience et son atelier étaient bien spécifiques. En effet, pour la femme assise dans la station à attendre l’arrivée du bus, le temps était gaspillé au fil de sa longue attente. Or, notre artiste a décidé d’enregistrer et de documenter ce temps perdu en se basant sur un suivi en photos de leurs  grimaces, gestes et attitudes.

 A travers cette photographie documentaire, notre chercheuse a pu différer des niveaux de présentation du temps qui associent la personnalité avec l’entourage, en dégager « l’instantané » et passer du temps réel au temps artistique.

D’après l’artiste, cette expérience serait l’empreinte d’une relation entre tous les types des temps : le temps sniping, le temps de photographie, le temps d’enregistrement, le temps de présentation, y compris le temps du travail lui-même.

Nous partageons l’avis de l’artiste que le temps est un sujet très intéressant qui nous attire et nous incite à travailler dessus. Que la photo, primordiale dans cette expérience, motive et suggère d’après elle plusieurs questions : Qui sont-ils ? Qui suis-je à leur égard ? Quelle est la relation qui nous relie ? Des êtres qui se sont trouvés au même endroit et peut être même siège, qui ont vécu aussi le même sentiment d’attente, puis chacun continue son propre chemin. Une expérience qui a pu figer le temps par différentes captures de « l’instantané » mais qui invite aussi à une réflexion profonde.

Par Dr Salma Ben Jamaa Ktari

Auteur

La Gazette

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